Le travail du cuir 

Nous vous expliquons ici, les étapes de fabrication du cuir, long processus rigoureux et peu connu.

L’utilisation du cuir pour la maroquinerie contribue au recyclage des peaux issues de l’industrie agro-alimentaire. Ces peaux ne sont plus des déchets mais sont conservées, valorisées et travaillées par les tanneries pour leur redonner leurs caractéristiques et regagner en noblesse. Le passage du cuir brut au cuir fini cache de nombreuses étapes souvent méconnues du public. Nous allons ici mettre en lumière l’ensemble du processus du travail du cuir pour mieux appréhender la complexité de l’ensemble du secteur de la maroquinerie, héritage d’un savoir-faire unique.

La conservation des peaux

La première étape intervient très rapidement après l’abattage pour la conservation des peaux. Contenant de l’eau, les peaux seront déshydratées pour empêcher et stopper leur dégradation. La méthode la plus utilisée consiste à recouvrir les peaux de sel, qui sera par la suite enlevé pour les plier et les stocker.

 

Le travail de la rivière

Le travail de la rivière permet une préparation de la peau brute pour le tannage. Pour cela, des étapes intermédiaires sont nécessaires pour tailler la peau, la traiter, retirer les poils, les restes de chair… Pour commencer les peaux trempent dans un bain pour être réhydratées et dessalées. Suite à la trempe, le dépilage permet d’enlever les poils ainsi que l’épiderme de la surface de la peau. Vient dans la continuité le pelanage qui dégrade légèrement les fibres pour rendre la peau plus souple ainsi que plus réceptive aux agents tanins. L’opération suivante est l’écharnage. Celle-ci consiste en l’élimination de l’ensemble des tissus sous-cutanés de la peau, c’est-à-dire tout ce qui se situe sur sa face inférieure. Il ne restera donc à la fin de cette étape plus que le derme qui sera transformé en cuir. Ensuite, le confitage permettra de rendre la peau plus lisse, plus douce et plus souple. Pour terminer le travail de la rivière, améliorer la conservation de la peau et éviter des réactions lors du tannage, les peaux seront acidifiées et salées par l’opération du picklage.

Le tannage

La peau a été préparée par le travail de la rivière, maintenant elle est prête pour le tannage. Cette opération consiste à passer d’une peau putrescible, qui peux se décomposer, à une matière imputrescible qu’est le cuir. Cette transformation est possible grâce à des tanins, substances que l’on mélange à l’eau, qui peuvent être d’origine minérale ou végétale. Ces substances vont déterminer l’aspect final du cuir, c’est-à-dire sa souplesse et sa résistance.

Le tannage 

Végétal et minéral

Les tanins végétaux utilisés pour le tannage végétal sont des écorces d’arbres, des feuilles ou encore des racines. Cette méthode est la plus ancienne et nécessite plus temps. En effet elle se réalise lentement, de plusieurs jours à plusieurs mois. Le tanin est choisi en fonction de l’espèce animale dont provient la peau mais aussi des propriétés et du résultat recherché. Le plus souvent, le tannage végétal produit des cuir durs et fermes utilisés dans l’ameublement, pour les poignées de sacs, les selles ou encore les semelles. Ce tannage peut se réaliser de deux manières : soit par trempage dans des cuves, ou bien dans des foulons de tannerie. Le tannage minéral est la méthode la plus courante et représente 80% du tannage mondial. Ce type de tannage requiert l’utilisation de tanins minéraux tels que le sel de chrome, le sel de fer ou encore le sel d’aluminium. Contrairement au tannage végétal, cette technique, plus récente, est très rapide (de quelques heures à quelques jours) et produit des cuirs plus ou moins souples. Ce tannage se réalise uniquement par trempage des peaux dans des foulons

 

Le corroyage

A la suite du tannage, les peaux sont passées entre des cylindre pour les essorer et ainsi élimer une grande quantité d’eau restante. Les peaux peuvent ensuite être fendues en deux dans le sens de l’épaisseur pour obtenir deux feuilles. La partie supérieure est appelé la fleur et l’autre, la partie inférieure est la croute de cuir. Cette étape permet de doubler la surface à vendre en fonction des utilisations des fabricants. Les cuirs peuvent être retanné pour homogénéiser les cuirs d’une même classe. Ils sont également teintés et nourris pour apporter au cuir souplesse et durée de vie. Pour obtenir la teinte souhaitée, plusieurs essais devront être faits. Les cuirs teints devront être à nouveau essorés. Enfin, les peaux seront séchées. Cette dernière étape est importante pour la qualité du cuir final. Ce séchage peut se faire de plusieurs manières, sur cadre, suspendu ou sous vide, à l’air libre ou bien sur des cylindres chauffants.

Le finissage

Pour conclure la fabrication du cuir, celui-ci peut être encore travaillé afin d’obtenir différents types de finitions. Selon l’attente des fabricants, divers aspects peuvent être appliqués au cuir. L’impression par pression de plaques gravées et chauffées créent un grain ou motif artificiel au cuir. Le lissage ou satinage permet d’obtenir un cuir à la surface très lisse et brillant. Le ponçage léger du cuir viendra faire disparaitre des défauts de la peau. Le veloutage, qui s’obtient par meulage très doux, transforme la fleur lisse en cuir nubuck. La même opération peut être réalisée sur le côté chair pour obtenir un aspect velours. Enfin le liégeage qui permet une amplification de l’aspect du grain sur la fleur. Enfin, chaque peau passe au contrôle qualité en laboratoire, puis, le cuir peut être utilisé pour la fabrication de sacs, chaussures ou bien en ameublement.